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C'est parti

Peut-on agir moralement sans s’intéresser à la politique ?

La première expérience que nous faisons de la morale réside dans l’indignation, dans cette expérience du sentiment moral devant l’injustice. D’où le succès du texte « Indignez-vous » de Stéphane Hessel. Mais s’indigner suffit-il ? S’indigner est-ce agir moralement ? Il apparaît bien que la morale doive ouvrir sur autre chose qu’elle même. Et le sujet nous invite à penser la politique comme cette continuation, ce prolongement de l’action morale. Or il semble au premier abord que la morale soit radicalement opposée à la politique. En effet la politique apparaît comme le lieu de l’impureté par excellence (compromis, compromission, mensonge, etc)  alors que la morale est par définition pure (absolument désintéressé). La question nous invite donc à interroger le rapport entre la morale et , d’autre part, la contingence, la valeur de l’efficacité, des effets. Mais il s’agit aussi d’interroger le rapport entre moralité et légalité, ou plus fondamentalement sociabilité. Ce n’est en effet pas seulement le rapport de soi à la loi qui est impliqué dans la morale mais aussi la médiation par autrui.

I La morale est liée à la politique

I.1 Domaine du vivre ensemble est commun à la morale et à la politique. Comme l’affirmait Aristote l’homme est un animal politique (zoon politikon), c’est-à-dire destiné à vivre en cité. A l’inverse de l’enfant sauvage qui n’a aucune des caractéristique de l’humanité (y compris la conscience réflexive qui permet le jugement de soi et la conscience morale)

I.2 En cours philo, la morale est comparable à la politique puisqu’elles supposent toutes deux le respect de règles, et agir moralement c’est ne pas transgresser les interdits. Cf Claude Lévi-Strauss : prohibition de l’inceste qui est autant morale que politique puisqu’elle permet à la société de se constituer par un système de loi, de relations hiérarchiques ayant autorité pour les faire respecter et imposant à la société entière un type de comportement.

I.3 Fable de l’anneau de Gygès, racontée par Platon au début du deuxième livre de La République, montre que ce n’est pas par choix mais par contraintes que agissons conformément à la morale. De plus elle montre que le respect de la loi est hypocrite puisqu’il ne consiste qu’en une comédie intéressée destinée aux autres. L’action morale serait donc toujours aussi politique.

Mais  l’idée même d’intérêt ne s’oppose-t-elle pas à celle de moralité ? La morale n’est-elle pas par définition désintéressée ?

II L’action morale est par définition désintéressée, y compris par rapport à la politique

II.1 Morale ≠intérêt ¨ Kant distingue le devoir au sens de l’impératif hypothétique (action en vue de) et le devoir au sens de l’impératif catégorique (tu dois parce que tu dois) qui est le véritable devoir moral. Ainsi l’action morale ne vise pas l’efficacité mais le respect de la loi morale. Agir moralement ce n’est pas agir par efficacité ni même conformément à la loi mais par respect de la loi.

II.2  Or la politique est le lieu par excellence de l’intérêt, de la stratégie, du compromis, toutes choses opposées à la loi morale. En politique, la fin justifie les moyens. Cf Machiavel :« En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal.  »

II.3  Principes (respect de la loi/calcul, efficacité) modalités d’action(immédiateté/voies détournées et domaine d’extension(universel/intérêt du plus grand nombre ou pire de quelques uns) conduisent à opposer morale et politique

Pourtant peut-on réellement penser une action morale radialement déconnectée de la politique ? Penser une morale qui s’intéresse à la politique c’est penser une morale se donnant pour tâche l’efficacité, le devenir réel.

III Agir moralement suppose de tenir compte des effets réels de son action donc de l’inscrire dans le champ du conjoncturel, du contingent.

III.1 Illusion de croire que la loi morale existe indépendamment d’une histoire réelle des hommes (cf  Hegel, Philosophie du droit : tu ne voleras point suppose une histoire dans laquelle la propriété s’est imposée, le droit de propriété devant être respecté mais pouvant très bien être contredit par des principes tout aussi rationnels et respectables moralement). Dans le fond il est naïf de croire qu’il puisse y avoir une conscience morale sans un contexte historique, social, c’est-à-dire politique résultant de rapports de force et de législations faisant autorité et façonnant les mentalités

→ processus dialectique, conflictuel et historique établissant progressivement, dans la loi et les mœurs, l’égalité entre les hommes, les droits des femmes, la rémunération du travail ou l’absolue dignité des hommes).

III.2 Refus du lien entre morale et politique revient à accepter que le crime ne soit jamais puni, même s’il indigne la conscience morale, et la vertu jamais récompensée. Sauf à supposer, comme Kant, un hypothétique « royaume des cieux » où les âmes corrompues seraient punies, les âmes vertueuses seraient enfin heureuses, et la justice établie par un dieu jugeant les âmes. Mais Kant lui-même reconnaît qu’il n’est pas sûr qu’il y ait jamais eu d’actes vraiment moraux, c’est-à-dire désintéressé.

III.3  Il convient donc d’envisager l’action morale comme traversée de part en part par la politique. C’est ce que précise Benjamin Constant justifiant un droit de mentir imposé par les circonstances, les contingences à prendre en compte pour diminuer concrètement le mal. Il s’agirait dès lors de décrire ce que serait une éthique, et non plus une morale au sens strict, permettant d’ouvrir l’action morale sur l’effectivité du vivre ensemble afin de tendre hic et nuncvers le bonheur.

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Clément

Freelancer et pilote, j'espère atteindre la sagesse en partageant le savoir que j'ai acquis lors de mes voyages au volant de ma berline. Curieux scientifique, ma soif de découverte n'a d'égale que la durée de demie-vie du bismuth 209.