Chapitres
Introduction
Nous allons étudier les concepts du même et de l’autre ainsi que celui de raison suffisante en philosophie, dans le cadre de la raison et du réel. Nous savons d’après le sophiste de Platon que le même, l’autre, le mouvement, le repos et l’être sont les cinq grands genres. L’être est relation. Nous ne sommes pas condamnés à la tautologie du principe d’identité. L’altérité permet d’introduire le non-être. Les cinq genres se mêlent entre eux. Il y a totalité synthétique de l’être, mélange mutuel des genres. Nous ne sommes pas réduits aux arguties des philosophes mégariques, au principe d’identité, donc à la tautologie. Dans un premier temps, nous étudierons le même et l’autre comme genres privilégiés auxquels les autres genres participent. En second lieu, nous nous pencherons sur le principe d’identité que nous essaierons de définir. Enfin, nous développerons le concept de raison suffisante.
Le même et l’autre
Il y a un double privilège de l’autre et de l’être comme genre privilégié, déterminé de lui-même et extériorité absolue, il est l’être auquel tous les autres genres participent. L’être est le principe de la synthèse réelle, si le même est le principe synthétique d’identification. L’autre comme genre analytique de différenciation de tous les cinq genres domine, en fait l’être et l’autre sont les principes les plus universels, sans eux les autres principes ne pourraient ni être, ni être déterminés. La totalité de l’être intègre la différence et la totalité, l’unité synthétique de la pluralité, l’organisation. L’être est immanent à l’être déterminé. Il faut rétablir les droits du même et de l’autre dans l’affirmation de l’être sinon nous tombons dans la tautologie. Si une définition fait connaître quelque chose d’un quelconque objet c’est parce qu’elle s’en différencie et que par l’agencement d’un certain nombre de relations entre cet objet et ce qui lui est extérieur, cette définition lui doit l’équivalent de ce qui le définit. L’identité à soi d’une chose n’a de sens que par sa différence à soi des autres choses. Hegel affirme en substance qu’une notion n’est définissable que par sa relation à autre chose. Le principe d’identité se révèle complexe et fuyant.
Le principe d’identité
Le même n’est il que le même? L’identique s’oppose à l’égal avec soi mais il n’y a d’égal que là où il y a plusieurs choses. Si le prédicat est inclus dans le sujet, il ne dit rien, dans le cas inverse, il ajoute quelque chose. Lalande affirme que le principe d’identité est la pierre angulaire de la pensée car il déclare la supériorité du même sur l’autre, il est dans les formules constituées, c’est la raison constituante. Le principe d’identité sous-tend la volonté d’identifier. Le principe d’identité répond à l’exigence mentale de gnoséologie. L’idée rationnelle est d’arriver au maximum d’identification. Par opposition, Leibniz affirme que la raison exige le divers, la diversification, la prolifération du divers. Meyerson voit dans la science autre chose qu’un suivi des rapports sur la base d’observations mais il voit la rationalité du réel qui s’opère à partir d’une identification. La causalité est une autre forme de l’identité qui est imposée à la raison. Le besoin d’identification est vu comme un prolongement du principe d’identité.
Le principe de raison suffisante
En philosophie cours, Aristote disait, « la nature ne fait rien sans motif » et Descartes dans le même esprit ajoute, « aucune chose dont on ne puisse chercher la cause efficiente ou si elle n’en a pas demander pourquoi ». C’est la préfiguration du principe de raison suffisante. Ainsi il y aurait une cause pour chaque chose. Spinoza nous dit « j’entends par cause de soi ce dont l’essence englobe l’existence ». Le principe de raison suffisante suppose l’exigence de la raison, c’est la double forme de la raison, l’aspect interne et externe, l’existence ou la non existence. Rien n’échappe à la juridiction du principe de raison pas plus le non être que l’être. La causalité domine, il y a un enchaînement universel des causes et des effets dans la nature, tout est suspendu à l’intelligibilité. La cause de soi va s’exprimer dans l’univers des choses. La cause de soi est l’hypostase du principe de raison. C’est à partir de la définition de la cause de soi que Dieu va pouvoir être défini par Spinoza comme être absolument infini, c’est-à-dire, comme substance permanente douée d’une infinité d’attributs. Mais ce que la raison ajoute à la cause et la cause à la raison, il est nécessaire de le préciser. La raison ajoute à la puissance de la substance, la régulation interne qui l’oriente et la constitue, elle devient puissance de l’être capable de se déterminer. La cause et la raison passent l’une dans l’autre. L’essence de Spinoza est spontanéité affirmative appelée conatus. L’être est raison et cause. On peut à présent rendre compte de tout.
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