Sujet
Plusieurs termes devaient tout particulièrement retenir votre attention.
Le personnage de roman se construit-il exclusivement par son rapport à la réalité ?
Attention : Ici le terme « roman » impliquait forcément de piocher des exemples parmi les personnages de roman uniquement.
Corrigé
Introduction
Vous pouviez partir des différentes fonctions du personnage (narrative, sociologique, philosophique, psychologique …)
Faire le lien avec le sujet
En déduire la problématique possible : Comment le personnage de roman se construit-il ?
Le plan rédigé : Dans un premier temps, nous expliquerons que le personnage se construit par son rapport à la réalité. Puis, dans un second temps, nous aborderons le fait que la construction du personnage ne dépend pas « exclusivement » d’un rapport à une réalité.
Développement
I – Le personnage se construit par son rapport à la réalité.
A/ Il s’ancre dans la réalité, la représente.
Il représente M. Tout le monde ce qui permet facilement l’identification du lecteur.
L’anti-héros présente un personnage banal sans pouvoirs exceptionnels tout comme le lecteur.
Il représente aussi une classe sociale ou un type humain :
Les héros de Balzac ou de Zola (Le Père Goriot qui symbolise la Paternité, Gervaise qui est l’image de la classe ouvrière).
B/ Il se construit par son rapport à la réalité.
Le personnage évolue, se construit avec la réalité dans laquelle il vit.
Suzanne dans Un barrage contre le Pacifique.
Georges Duroy dans Bel-Ami de Maupassant, qui va exploiter les femmes de son entourage pour s’élever socialement.
Les personnages peuvent aussi se construire en tentant de fuir leur réalité.
Emma Bovary de Flaubert qui, déçue par la réalité qui ne ressemble en rien à ses lectures de jeune fille, va se lancer dans une quête irrationnelle de l’amour.
M. Linh et sa poupée qu’il prend pour sa petite-fille morte dans La petite fille de M. Linh de Paul Claudel.
C/ Il s’adapte à UNE réalité.
Le personnage peut naviguer entre plusieurs réalités qui lui sont imposées.
Harry Potter vit l’été dans une réalité proche de celle du lecteur et le reste du temps dans une réalité merveilleuse et imaginaire.
II – La construction du personnage ne dépend pas « exclusivement » d’un rapport à une réalité.
A/ Le personnage est capable de se détacher d’une réalité qu’on lui propose.
Par son indifférence :
Meursault dans L’Etranger de Camus.
Parce qu’il n’y adhère pas :
Les deux personnages du corpus dans les textes de Camus et de Proust.
B/ Le personnage est capable de se créer sa propre réalité.
Il voit le monde de son point de vue :
Rousseau dans ses Confessions.
Il veut participer à la réalité dans laquelle il vit :
La Marquise de Merteuil évolue dans la réalité de la société du XVIIIe siècle mais invente en parallèle sa réalité avec ses propres règles.
C/ La question de la « réalité ».
Un personnage extraordinaire est bien loin de ce que le lecteur appelle « réalité », soit en général son quotidien, c’est-à-dire un univers réel et possible :
Frankenstein de Mary Shelley, le géant Gargantua de Rabelais …
La « réalité » du personnage dépend essentiellement de l’auteur :
Voltaire distord la réalité possible en y ajoutant des éléments merveilleux et ainsi faire vivre à Candide, son personnage, tous les événements nécessaires pour réfuter la philosophie de l’Optimisme.
Eric-Emmanuel Schmitt confronte deux réalités possibles, dont une qu’on connaît, dans La Part de l’Autre. Il envisage ainsi deux personnages Adolph et Hitler, et provoque une réflexion chez le lecteur.
Conclusion
Bilan des idées trouvées.
Ouverture : Vous pouviez ouvrir avec une question sur les fonctions plus générales du personnage.
Si vous désirez une aide personnalisée, contactez dès maintenant l’un de nos professeurs !