📖 "Le Père Goriot" est un roman de Honoré de Balzac publié en 1835. L'histoire se déroule à Paris où le vieux père Goriot, un ancien fabricant de pâtes, vit dans une pension modeste. Il sacrifie tout pour ses filles, Anastasie et Delphine, qui le dédaignent.

💘 Eugène de Rastignac, un jeune provincial ambitieux, est fasciné par l'ascension sociale et les intrigues de la haute société parisienne. Il devient ami avec Goriot et tombe amoureux de la fille de ce dernier, Delphine. Mais les jeux de pouvoir et la cupidité mènent à la tragédie lorsque Goriot meurt seul et abandonné.

Cette oeuvre fait souvent l'objet de questions littéraires, que ce soit sous forme de commentaire de texte ou de dissertation. Voici un exemple avec un extrait du début du roman.

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C'est parti

Le texte à étudier 🔎

L'extrait du Père Goriot

"Cette pièce est dans tout son lustre au moment où, vers sept heures du matin, le chat de madame Vauquer précède sa maîtresse, saute sur les buffets, y flaire le lait que contiennent plusieurs jattes couvertes d’assiettes, et fait entendre son rourou matinal.

Bientôt la veuve se montre, attifée de son bonnet de tulle sous lequel pend un tour de faux cheveux mal mis; elle marche en traînassant ses pantoufles grimacées.

Sa face vieillotte, grassouillette, du milieu de laquelle sort un nez à bec de perroquet; ses petites mains potelées, sa personne dodue comme un rat d’église, son corsage trop plein et qui flotte, sont en harmonie avec cette salle où suinte le malheur, où s’est blottie la spéculation et dont madame Vauquer respire l’air chaudement fétide sans en être écœurée.

Sa figure fraîche comme une première gelée d’automne, ses yeux ridés, dont l’expression passe du sourire prescrit aux danseuses à l’amer renfrognement de l’escompteur, enfin toute sa personne explique la pension, comme la pension implique sa personne. Le bagne ne va pas sans l’argousin, vous n’imagineriez pas l’un sans l’autre.

L’embonpoint blafard de cette petite femme est le produit de cette vie, comme le typhus est la conséquence des exhalaisons d’un hôpital. Son jupon de laine tricotée, qui dépasse sa première jupe faite avec une vieille robe, et dont la ouate s’échappe par les fentes de l’étoffe lézardée, résume le salon, la salle à manger, le jardinet, annonce la cuisine et fait pressentir les pensionnaires.

Quand elle est là, ce spectacle est complet. Âgée d’environ cinquante ans, madame Vauquer ressemble à toutes les femmes qui ont eu des malheurs. Elle a l’œil vitreux, l’air innocent d’une entremetteuse qui va se gendarmer pour se faire payer plus cher, mais d’ailleurs prête à tout pour adoucir son sort, à livrer Georges ou Pichegru, si Georges ou Pichegru étaient encore à livrer.

Néanmoins, elle est bonne femme au fond, disent les pensionnaires, qui la croient sans fortune en l’entendant geindre et tousser comme eux.

Qu’avait été monsieur Vauquer? Elle ne s’expliquait jamais sur le défunt. Comment avait-il perdu sa fortune?

Dans les malheurs, répondait-elle. Il s’était mal conduit envers elle, ne lui avait laissé que les yeux pour pleurer, cette maison pour vivre, et le droit de ne compatir à aucune infortune, parce que, disait-elle, elle avait souffert tout ce qu’il est possible de souffrir."

Le commentaire littéraire ✍️

Introduction

Plongeons dans l'univers de "Le Père Goriot" de Honoré de Balzac, où la pension de la rue Neuve-Sainte-Genevière à Paris devient un microcosme vibrant de la société du début du XIXe siècle.

Balzac déploie habilement ses talents descriptifs pour nous présenter la pension et ses occupants, parmi lesquels le protagoniste éponyme, le père Goriot. Sous la houlette de la gestionnaire, Madame Vauquer, se dévoilent les espoirs, les luttes et les intrigues de chacun.

En 1819, dans ce quartier populaire, les aspirations sociales se dessinent à travers ce tableau vivant, témoignant de la richesse humaine et des tourments individuels qui animent les personnages.

Dans cette fresque réaliste, le décor devient un miroir révélateur des âmes qui l'habitent, ajoutant une profondeur captivante à l'histoire.

Problématique

Comment la peinture de la pension nous renseigne sur le personnage de Mme Vauquer et des autres protagonistes du roman ?

Plan

Afin de peindre un tableau précis de la scène, il sera utile de s'attarder sur le personnage de Madame Vauquer, hautement symbolique, pour ensuite transférer l'analyse sur la maison, également symbolique.

Première partie : le personnage de Madame Vauquer

Rappel : le commentaire de texte doit se focaliser uniquement sur ce qui est présenté, il faut donc faire coïncider votre analyse et vos connaissances. Ici, il faut partir du plus évident, à savoir la description de Madame Vauquer, et comprendre pourquoi elle a son importance.

Une description physique

Dans cette description réaliste, Balzac déploie une critique acerbe de Madame Vauquer, utilisant des détails précis pour peindre un tableau peu flatteur. Les traits du personnage sont exagérés jusqu'à la caricature, comparés à des animaux et dépeints avec une lourdeur disgracieuse.

Cette approche révèle le réalisme cru de l'œuvre, précurseur du naturalisme, dans un contexte marqué par le positivisme du XIXe siècle.

Quelques éléments pour compléter :

  • Nous sommes dans le Réalisme : la description est développée et précise.
  • Elle est lourde, disgracieuse, débraillée : « elle marche en traînassant ses pantoufles grimacées », « mains potelées », « corsage trop plein », « grassouillette » ;
  • Charge caricaturale
  • Elle est comparée à des animaux : « nez à bec de perroquet », « rat d’église ».
  • Le portrait est donc négatif.

Une description morale

Balzac explore le lien entre physique et caractère à travers la physiognomonie, mettant en évidence une corrélation entre les traits extérieurs et les aspects moraux des personnages.

Cette approche se révèle à travers l'hypocrisie et l'avarice du personnage, dont le caractère négatif est souligné par ses traits physiques et les opinions des autres personnages.

Ainsi, la richesse cachée derrière une apparence modeste révèle une profondeur dans la critique sociale de Balzac.

Quelques éléments pour compléter :

  • Lien entre le physique et le caractère du personnage.
  • Ce lien, développé par Balzac, s’appelle la physiognomonie.
  • Son caractère moral tout est aussi négatif que son physique, comme on l’apprend surtout à travers les propos rapportés au style indirect des autres personnages.
  • Hypocrisie, avarice : « Les pensionnaires qui la croient sans fortune » (ce qui signifie qu’elle a de l’argent).

Les autres personnages

Dans la pension de la rue Neuve-Sainte-Geneviève, où loge le père Goriot, Balzac présente un éventail de personnages variés, certains étant récurrents dans d'autres romans de La Comédie humaine.

Des allusions à des figures historiques telles que Cadoudal et Pichegru évoquent un passé tumultueux, laissant entrevoir la présence d'anciens prisonniers et criminels parmi les pensionnaires.

Ce décor complexe et peuplé de destins divers sert de toile de fond à la tragédie imminente du père Goriot, offrant un aperçu de la société parisienne du XIXe siècle dans toute sa diversité et sa noirceur.

interprétation du Père Goriot par Charles Aznavour
Le texte du Père Goriot nous invite à réfléchir sur la condition des personnages

Deuxième partie : une maison symbolique

Rappel : après l'évidence, toujours se pencher sur la seconde évidence. Dans ce texte, la maison, le lieu de vie, fait l'objet d'une description tout aussi détaillée. Peut-être même que cela va bien au-delà de la simple description. Explorez le style et l'approche pour en tirer des arguments clairs.

Le lieu est lié à la personne comme la personne au lieu : l'effet miroir

Balzac illustre l'unité entre le physique et l'environnement du personnage, soulignant comment le corps et le lieu s'influencent mutuellement.

Des descriptions détaillées relient étroitement les traits physiques des personnages à l'ambiance de la pension, révélant ainsi une connexion profonde entre l'individu et son habitat.

Quelques éléments pour compléter :

  • Les exemples sont nombreux dans le texte : « toute sa personne explique la pension, comme la pension implique sa personne », « sa face (…), ses mains (…), sa personne dodue (…) sont en harmonie avec cette salle ».
  • Le corps physique et le lieu où vit l’individu ne font qu’un.

Il y a une correspondance entre le personnage et le milieu naturel

Balzac établit un lien profond entre les éléments concrets et abstraits, utilisant un langage évocateur pour illustrer la cohérence entre les objets et les concepts.

Les descriptions minutieuses, fusionnant des termes tangibles avec des idées plus abstraites, soulignent cette connexion essentielle entre les aspects matériels et symboliques, démontrant ainsi la vision complexe de Balzac sur la condition humaine.

Quelques éléments pour compléter :

  • C’est les mêmes champs sémantiques : « l’étoffe lézardée » renvoie à la ruine ; « cette salle où suinte le malheur », « où s’est blotti la spéculation » compilent termes concrets et termes abstraits.
  • Il y a un lien profond entre les choses
  • C’est ce que veut dire Balzac.

Les références de Balzac

Balzac, dans "La Comédie humaine", s'inspire des théories modernes, notamment celles de Darwin et de Geoffroy de Saint-Hilaire.

Il explore l'influence de l'environnement sur les individus, reflétant ainsi la diversité humaine à travers ses personnages.

La société, pour Balzac, façonne l'homme de la même manière que les milieux influent sur les espèces, une idée soutenue par les références scientifiques de l'époque.

Cette approche complexe et nuancée enrichit son œuvre, offrant une vision réaliste et profonde de la condition humaine, où les interactions sociales et environnementales façonnent les destins de ses personnages.

Conclusion

Rappel : en conclusion, n'oubliez pas de partir de votre analyse de texte (observations) pour proposer une analyse de contexte, en revenant à l'oeuvre toute entière et l'objectif recherché à travers ce texte précis.

À travers "Le Père Goriot", Honoré de Balzac dépeint non seulement un lieu et ses protagonistes, mais livre également une critique mordante de la société de son époque.

Chaque détail du récit semble chargé de la pensée bouillonnante de Balzac, incarnant le réalisme dans toute sa splendeur.

Ce roman, emblème du courant réaliste, préfigure même le naturalisme, comme le soulignera Émile Zola, inspiré par les travaux de Claude Bernard dans le siècle du Positivisme.

Ainsi, "Le Père Goriot" transcende le simple récit pour devenir une œuvre profondément ancrée dans son époque, offrant une réflexion saisissante sur les conditions sociales et humaines de son temps, dont l'héritage se prolonge bien au-delà des pages du roman.

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Clément

Freelancer et pilote, j'espère atteindre la sagesse en partageant le savoir que j'ai acquis lors de mes voyages au volant de ma berline. Curieux scientifique, ma soif de découverte n'a d'égale que la durée de demie-vie du bismuth 209.