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  1. 01. Le texte
  2. 02. Le commentaire
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C'est parti

Le texte

Put thousands together Less bad. But the cage less gay. HOBBES. La petite ville de Verrières peut passer pour l’une des plus jolies de la Franche-Comté. Ses maisons blanches avec leurs toits pointus de tuiles rouges, s’étendent sur la pente d’une colline, dont des touffes de vigoureux châtaigniers marquent les moindres sinuosités. Le Doubs coule à quelques centaines de pieds au-dessous de ses fortifications bâties jadis par les Espagnols, et maintenant ruinées. Verrières est abritée du côté du nord par une haute montagne, c’est une des branches du Jura. Les cimes brisées du Verra, se couvrent de neige dès les premiers froids d’octobre. Un torrent, qui se précipite de la montagne, traverse Verrières avant de se jeter dans le Doubs, et donne le mouvement à un grand nombre de scies à bois, c’est une industrie fort simple et qui procure un certain bien-être à la majeure partie des habitants plus paysans que bourgeois. Ce ne sont pas cependant les scies à bois qui ont enrichi cette petite ville. C’est à la fabrique des toiles peintes, dites de Mulhouse, que l’on doit l’aisance générale qui, depuis la chute de Napoléon, a fait rebâtir les façades de presque toutes les maisons de Verrières. À peine entre-t-on dans la ville que l’on est étourdi par le fracas d’une machine bruyante et terrible en apparence. Vingt marteaux pesants, et retombant avec un bruit qui fait trembler le pavé, sont élevés par une roue que l’eau du torrent fait mouvoir. Chacun de ces marteaux fabrique, chaque jour, je ne sais combien de milliers de clous. Ce sont de jeunes filles fraîches et jolies qui présentent aux coups de ces marteaux énormes les petits morceaux de fer qui sont rapidement transformés en clous. Ce travail, si rude en apparence, est un de ceux qui étonnent le plus le voyageur qui pénètre pour la première fois dans les montagnes qui séparent la France de l’Helvétie. Si, en entrant à Verrières, le voyageur demande à qui appartient cette belle fabrique de clous qui assourdit les gens qui montent la grande rue, on lui répond avec un accent traînard : Eh ! elle est à M. le maire.

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Le commentaire

Introduction

  • Cet extrait est le début du roman de Stendhal, Le Rouge et le Noir publié en 1830.
  • Le roman est présenté par son auteur comme une « chronique du XIXe siècle »
  • Il raconte l’ascension sociale et la chute d’un jeune homme ambitieux, admirateur de Napoléon, Julien Sorel.
  • Le premier chapitre du roman, intitulé « Une petite ville » s’ouvre sur la description de Verrières.
  • C’est la description géographique et économique de la ville.

Plan

1ère partie → la description de Verrières

2ème partie → une analyse critique de la société.

  1. La description de Verrières
    1. La peinture de la ville
      • La ville est d’abord décrite selon sa situation géographique
      • Nous trouvons des données géographiques précises : « Franche-Comté », « Doubs », « Verrières est abritée du côté du nord par une haute montagne, c’est une des branches du Jura », « Mulhouse », « les montagnes qui séparent la France de l’Helvétie »
      • la description est donc réaliste : « s’étendent sur la pente d’une colline », « un torrent qui se précipite de la montagne », « le voyageur », etc.
      • On commence par apercevoir la ville de loin, comme un voyageur, puis petit à petit nous nous rapprochons pour finir par pénétrer les lieux
      • nous avons une série de détails très précis, notamment sur les industries : « les marteaux énormes », « les jeunes filles fraîches et jolies », etc.
      • Enfin, nous avons l’introduction d’un premier personnage clé du roman : le maire, qui est Monsieur de Rênal, le mari de celle qui deviendra la maîtresse du héros.
    2. Les éléments pittoresques
      • Cette description s’inspire de la peinture : nous sommes face à un tableau
      • importance du paysage
      • importance des détails pittoresques : « ses maisons blanches avec leurs toits pointus de tuiles rouges » ; « châtaigniers », « fortifications bâties jadis par les Espagnols, et maintenant ruinées », « neige dès les premiers froids d’octobre », « scies à bois », « toiles peintes, dites de Mulhouse », etc.
      • Stendhal, connu par ailleurs pour ses Mémoires d’un touriste, nous met dans la peau du voyageur.
    3. Le réalisme
      • Nous sommes en 1830. Le roman se déroule quelques années plus tôt, c’est-à-dire dans un contexte contemporain
      • Stendhal s’oppose au romantisme ambiant : il s’inscrit dans le courant réaliste
      • il inscrit son roman dans un cadre romanesque réaliste, contemporain, précis.
      • la portée psychologique est très importante, mais la psychologie répond à des contraintes sociales : le milieu, la géographie, l’industrie. [transition]
  2. La critique sociale
    1. Critique de l’industrialisation
      • l’objectivité apparente de la description est en fait une critique acerbe
      • Stendhal joue de l’ironie
      • la première critique sensible est celle de l’industrialisation des campagnes
      • les machines viennent gâcher un décor champêtre et abimer les femmes (« jeunes filles fraîches et jolies »)
      • critique de la machine : « Un torrent, qui se précipite de la montagne (…) donne le mouvement à un grand nombre de scies à bois » ; « on est étourdi par le fracas d’une machine bruyante et terrible en apparence. Vingt marteaux pesants, et retombant avec un bruit qui fait trembler le pavé, sont élevés par une roue que l’eau du torrent fait mouvoir. Chacun de ces marteaux fabrique, chaque jour, je ne sais combien de milliers de clous. Ce sont de jeunes filles fraîches et jolies qui présentent aux coups de ces marteaux énormes les petits morceaux de fer qui sont rapidement transformés en clous. »
      • Le vocabulaire est péjoratif : « vacarme »,
      • nous avons aussi l’opposition entre les lourdes machines et la fraîcheur des machines (« fraîches et jolies » par rapport à « coups de ces marteaux énormes »)
      • Cette impression négative « étonne » le voyageur qui arrive.
    2. Critique de l’ordre social
      • la deuxième critique est celle de l’ordre social
      • plus précisément de ceux qui profitent de l’industrialisation qui abiment les hommes et les femmes
      • ici, c’est monsieur le « Maire ».
      • il concentre les pouvoirs politiques et économiques : « le voyageur demande à qui appartient cette belle fabrique de clous qui assourdit les gens qui montent la grande rue, on lui répond avec un accent traînard : Eh ! elle est à M. le maire. »
      • l’interjection « Eh ! » exprime l’évidence pour les habitants de cette réalité politique
      • c’est donc la peinture du milieu social de la première moitié du XIXe siècle que réalise Stendhal.
      • ce sont les premiers maux liés au capitalisme.
    3. La place du narrateur
      • le narrateur, effacé, permet à l’ironie de se révéler
      • Le narrateur est extra-diégétique → il est en dehors du récit (de la diégèse)
      • ainsi, il peut commenter ce qu’il voit, apporter un jugement critique.
      • l’ironie est omniprésente : « La petite ville de Verrières peut passer pour l’une des plus jolies de la Franche-Comté. » → cela signifie qu’elle ne l’est pas…
      • le lecteur est assimilé au « voyageur » qui arrive dans le village.
      • Tout lecteur est un voyageur : il voyage dans le texte.
      • ironie sociale : des habitants plus « paysans que bourgeois » : il indique leur pauvreté.
      • c’est cette analyse critique qui définit le réalisme.

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Conclusion

  • Ce début de roman est déjà un manifeste réaliste : description précise, attention portée à des données géographiques et économiques, critique sociale.
  • Le Rouge et le Noir fait de Stendhal l’égal de Balzac, et l’inscrit dans ce qu’on appelle « le roman critique ».

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Nathan

Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.